Editorial newsletter février 2022

Editorial newsletter février 2022

Editorial

Nous avons reçu fin janvier un document qualifié par le Forem « d’appel à projets ». En réalité, il s’agit d’un appel à candidatures pour siéger au sein d’une commission régionale de concertation dans le cadre de la réforme de l’accompagnement des demandeurs d’emploi. La mise en place de cette commission s’accompagne de la création de sous-commissions recoupant les divisions administratives par bassin ayant cours au sein de l’administration wallonne.

L’idée, louable en soi, est de renforcer le dialogue entre le Forem et les organismes qu’il considère comme ses partenaires. Cela afin que chacun puisse offrir des prestations adaptées aux demandeurs d’emploi (rebaptisé discrètement chercheurs d’emploi dans la prose du Forem).

Concrètement, les partenaires retenus sont :

  • les centres d’insertion professionnelle,
  • les structures d’accompagnements à l’autocréation d’emploi,
  • les MIRE,
  • les régies de quartiers,
  • les centres d’intégration pour les personnes étrangères
  • l’AVIQ,
  • les centres de formations et d’insertions socioprofessionnelles par l’AVIQ,
  • les CPAS
  • et… les ALE.

Le premier élément de surprise pour la PAW fut de constater que la communication interne à l’administration faisait valoir que les ALE « n’ont pas de représentants (pas de Fédération), la Ministre a souhaité mettre en place un processus de désignation. » Nous nous sommes empressés de rappeler à la ministre Morreale qu’elle nous avait bel et bien rencontrés, si pas en personne, à tout le moins à travers des représentant.e.s de son cabinet, à plusieurs reprises.

J’en profite pour rappeler que la PAW souhaite, depuis plusieurs année, être reconnue comme Fédération. En creux cet appel à candidature démontre la pertinence de notre démarche.

Mais, nous n’avions encore rien vu…

Depuis, le SPW a communiqué à l’attention des conseils d’administration des ALE les critères qui permettront au service public de Wallonie de départager les ALE candidates.

Si certains pouvaient nourrir des doutes sur la manière dont le Forem envisage des relations partenariales, les quelques feuilles regroupant les conditions pour qu’une candidature d’ALE soit jugée recevable devraient les éclairer.

Ainsi le premier critère, celui de la représentativité, interpelle.  Il y a une incohérence entre la volonté que les ALE retenues soient à la fois les représentantes de l’ensemble des ALE et le fait d’ignorer la PAW.

Depuis 2012, cette dernière informe – et se tient à leur écoute – ses ALE membres, soit la grande majorité, au moyen de différents canaux dont a minima une newsletter mensuelle et deux assemblées annuelles (maintenue durant la pandémie par le biais de réunions en visioconférence).

Un dialogue à sens unique ?

Mais ce sont les items 3 et 4 qui révèlent sans doute mieux l’attitude attendue des futurs sélectionnés.

Le premier évoque « l’attitude collaborative ». L’administration a bien prévu un critère qui lui donne le moyen de contester la possibilité pour ses “partenaires” d’élever une quelconque critique à son encontre avant même la mise en place des commission et sous-commissions.

J’invite chacun.e à lire les quatre paragraphes qui détaillent ce critère digne des systèmes bureaucratiques les moins efficients.

Le critère 4 indique lui, sans beaucoup de subtilité, que le représentant de l’ALE retenue doit être un membre de l’assemblée générale. Soit une personne qui exerce son mandat à titre gratuit et n’a pas nécessairement à la base l’habitude de dialoguer avec une administration qui elle enverra des professionnels rompus aux arcanes de la législation sociale belge.

Il s’agit là d’un mépris total vis-à-vis du droit élémentaire d’une personne morale de se faire représenter par la personne de son choix. Aussi, le document concède aux futurs candidats que la possibilité existe d’envoyer un expert, appelons un chat un chat, librement désigné, mais que dans ce cas, aucun point ne sera attribué pour le critère.

La PAW réitère son indignation face aux procédés d’une administration qui démontre, une fois de plus, sa capacité à pervertir l’esprit d’une décision qui pourrait pourtant effectivement améliorer les relations entre les acteurs de l’aide à l’insertion professionnelle au profit de sa seule mainmise.

Soyons malgré tout constructifs

Ceci posé, nous avons toujours veillé à adopter une approche constructive, car il nous importe surtout de défendre une politique proactive – et respectueuse-  à l’attention des demandeurs d’emploi wallons.

Aussi, la PAW invite ses membres qui le souhaitent, à poser leur candidature. Elle s’engage à leur fournir l’appui technique et pratique nécessaire à la fois pour remplir les conditions du premier critère ainsi que l’information nécessaire à l’exercice du mandat.

Nous signalons d’ores et déjà soutenir pleinement la candidature de l’ALE de Marchin à la commission régionale de concertation.

Jean-Michel Lovinfosse

Co-président

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