Valérie, formatrice PAW, une aide ménagère avec du caractère.

Valérie, formatrice PAW, une aide ménagère avec du caractère.

PAW
Peux-tu te présenter en quelques mots ? Quel a été ton parcours jusqu’à aujourd’hui. ?
Valérie
Bien sûr, Je m’appelle Valérie Colpin, je suis aide-ménagère chez Apides [ALE de Seraing], depuis 15 ans, bientôt 16 (sourire).

On m’a demandé de devenir formatrice.

Premiers pas professionnels

PAW
Comment as-tu commencé ta carrière en tant qu’aide-ménagère ? Qu’est ce qui t’a motivé au début ?
Valérie
Et bien, au début, j’étais… Je n’étais pas spécialement portée sur ce métier parce que je suis diplômée en hôtellerie. Je me disais que c’était quand même mieux de travailler dans son métier. Je voulais travailler dans les restaurants.

Ce qui a fait que je suis devenue une aide-ménagère ? C’est que j’ai eu la chance d’avoir été retenue à des auditions pour devenir prof de danse… (sourire)

J’ai donné cours pendant 20 ans, à des enfants de 4 à 5, de 6 à 8 et de 9 à 12 ans.  Comme ces cours commençaient à la sortie de l’école, ça veut dire à 15h40 ou à 16h00. Et qu’en plus de ça, je m’occupais de tout ce qui était présence. J’étais, entre guillemets, la sous-directrice de l’école de danse.

C’est de là que m’est venue l’idée de devenir aide-ménagère.

PAW
Un complément, voilà. À ton métier de prof de danse ?
Valérie
Voilà, c’est ça.

Un métier dur mais aussi gratifiant


PAW
Et ensuite aujourd’hui, quels sont les aspects les plus gratifiants dans le métier d’aide-ménagère. Qu’est ce qui te plaît le plus ?

Valérie
Premièrement, aider les gens. Déjà parce que on sait que c’est ce que nous faisons : on aide les gens. C’est pour ça qu’on dit aide-ménagère, on aide la personne qui est dans le besoin. Et ça, je trouve que c’est déjà gratifiant.

On sert à quelque chose quoi !

Bref, j’étais du lundi au samedi sur place, et je donnais cours 3 fois par semaine. Donc, si j’avais travaillé dans un restaurant, ça n’aurait pas été possible avec les horaires du secteur.

Mais, financièrement, ça ne me suffisait pas. Donc, je me suis dit : « je vais me trouver un petit travail en matinée ou dans un snack ».

Deuxièmement, c’est le contact humain, parce qu’au travail, on est avec les personnes. Je veux dire, c’est rare quand on travaille seul, on est souvent accompagné de l’utilisateur.

PAW
Quels sont pour toi les défis dans le métier d’aide-ménagère ?

Valérie
C’est très dur, c’est fatiguant.

Je veux dire, même quand vous n’avez que 3 ou 4 h par jour, 5 jours par semaine. C’est fatiguant parce que on monte, on descend, on se met à 4 pattes, c’est physique !

Puis après quand on rentre, forcément on doit encore le faire chez soi.

PAW
Ces difficultés du métier, comment tu les surmontes ?

Valérie
En fait, j’ai un fort caractère déjà à la base et puis j’ai la tête sur les épaules et les pieds sur terre. Mentalement et physiquement je suis bien.

Maintenant, qu’est-ce qui m’a aidé à tenir ?

Ce sont aussi les horaires. Les horaires sont flexibles, assez faciles. Nous choisissons nos horaires. On n’est pas obligée de travailler le mercredi après-midi par exemple, si on a des enfants.

Il est possible de prendre un temps partiel aussi.

PAW
Flexible comme tu disais.
Valérie
Oui, et ils [l’ALE de Seraing] sont forts, à l’écoute. Ils vérifient si on a besoin de quelque chose, s’il nous manque quelque chose. En tout cas dans la société où je travaille, c’est comme ça.

Une formatrice engagée


PAW
Comment es-tu devenue formatrice ?
Valérie
Ah je suis ponctuelle, jamais malade, patiente. Je pense que je suis quelqu’un d’éthique qui travaille très minutieusement.
PAW
Quelles qualités sont importantes pour être une bonne formatrice ?

Valérie
Ah, la patience ! La patience, ça c’est important. Malheureusement il y en a beaucoup qui ne l’ont pas ou qui ne l’ont plus.

Et l‘écoute, j’ai suivi une formation d’écoute active cette formation-là elle était top de chez top.

Puis savoir « dire non » aussi ça c’est important en tant qu’aide-ménagère. En fait, dans tout travail. Poser des limites quand il le faut.

PAW
Alors pourrais-tu décrire les formations que tu donnes par exemple ?
Valérie
Alors la première, que je trouve importante, c’est l’organisation du travail. Je pense également que c’est important d’avoir une méthode de travail.  Avec cette formation basée sur l’organisation plus la méthode, nous décrivons la manière de procéder.

La deuxième, c’est la gestion du temps de travail par rapport à la demande du client. C’est peut-être tout bête mais il faut savoir s’organiser différemment si on a 3 ou 4 ou 6 heures de prestation. En fait, c’est évaluer ce qu’on peut faire avec ces heures.

Par ailleurs, il faut savoir dire « non » en faisant preuve d’assertivité. Cela va de pair.

Ensuite, on a l’ergonomie, la manutention, et la sécurité. Je pense que cela s’impose dans un métier si physique.

Enfin, nous avons développé une formation consacrée à l’hygiène qui est en attente d’agrément.

L’importance de la formation


PAW
Quel est l’impact penses-tu avoir sur les personnes que tu formes par exemple ? Voilà, tu as donné une formation il n’y a pas longtemps à Crisnée. Comment tu perçois l’utilité que ça peut avoir ?

Valérie
J’apporte mes compétences, forcément, mais mes expériences et mon vécu surtout. Mais ce qui impacte, c’est surtout de leur faire comprendre que si moi j’ai pu apprendre et évoluer. Ben pourquoi pas elles/ils ?

PAW
Evoluer en compétences…

Valérie
Voilà, c’est juste la volonté. Il faut être volontaire, il faut aimer ce qu’on fait.

Forcément, lorsqu’on a déjà ces 2 qualités-là, je pense qu’on y arrive. On arrive à effectuer notre travail dans des bonnes conditions. Durant mes multiples formations, j’ai toujours écouté mes formateurs et mes formatrices.

PAW
Justement, en tant que formatrice quels sont les défis que tu rencontres ?

Valérie
Hum oui, les défis… bah, c’est le caractère et le comportement des aides ménagères que je rencontre en formation, qu’il faut pouvoir gérer parce que quelquefois ce n’est pas évident.

On tombe sur des personnes qui ont un fort caractère – comme moi (sourire) – mais qui ne gèrent pas toutes leurs émotions…

PAW
Dans leur certitude peut-être ?
Valérie
Voilà, ça c’est un peu dommage car elles passent à côté de bonnes choses.

PAW
Quels conseils donnerais-tu à une aide-ménagère qui souhaite devenir formatrice ?

Valérie
D’être humain… ça, si tu n’es pas humaine, il ne faut pas être formatrice. Il faut aimer les gens tels qu’ils sont. Quoi qu’il arrive, avec leurs caractères et tout. Il faut les accepter. C’est important, sinon il vaut mieux faire autre chose.

Conclusions

PAW
Quels avantages tu vois au fait d’avoir un peu ces 2 casquettes d’aide-ménagère et de formatrice ?
Valérie
Alors je vois quand même l’importance de ma présence pour mes clients.

Si je faisais juste formatrice, ça m’irait aussi mais… je connais mes clients comme ma famille. Ça, c’est un lien qui reste fort aussi.

PAW
En tout cas, je te remercie !
Valérie
Parfait. Moi aussi.

Interview réalisée par Julien Balasse.

N’oubliez pas que les formatrices de la PAW peuvent se rendre dans toute la Wallonie.