La PAW a fait entendre sa voix à l’occasion de la présentation du sondage réalisé par la CSC

La PAW a fait entendre sa voix à l’occasion de la présentation du sondage réalisé par la CSC

Mercredi 15 mars, les représentants des ALE ainsi que les travailleurs affiliés avaient été invités par la CSC, et plus particulièrement sa section “Travailleurs sans emploi” à l’occasion de la présentation des résultats d’un sondage que le syndicat avait soumis aux prestataires en 2022. Avec la présence de ses deux co-présidents, du coordinateur et de nombre de ses membres, la Plateforme a été un spectateur attentif puis un acteur des échanges qui ont jalonné cette matinée organisée à Tournai.

Disons le d’entrée: la montagne annoncée a accouché d’une souris. Lors de l’envoi du “Save the date” puis de l’invitation, la CSC nous avait vendu la présence de la Ministre Christie Morreale, ainsi que celle de l’Administratrice Générale du Forem, Marie-Kristine Vanbockestal. Rapidement, la Ministre a annoncé qu’elle ne serait pas présente, bien que représentée par Céline Marchal, membre de son Cabinet. Quant à Mme Vanbockestal, elle s’est décommandée le matin-même suite à une panne de voiture pour le moins bienvenue.

Commençons par le positif

Mais commençons par les enseignements positifs de cette matinée. Le discours porté par la CSC a agréablement surpris la PAW, laquelle a pu constater que le syndicat partageait l’immense majorité de ses revendications, particulièrement en termes de revalorisation des prestations ALE (financière ou via une dispense de recherche d’emploi) ou en termes d’autonomie des C.A.

Jean-Michel

Le co-président Lovinfosse a rappelé

les revendications de la PAW

en clôture des débats


Autre point positif, la PAW a pu faire entendre sa voix. Les questions posées par les représentants de la Plateforme ont fait mouche. Que ce soit via des interrogations soulevées par les ALE membres, par le coordinateur ou par la co-présidence, la PAW est intervenue pour rappeler ses revendications. Vous les connaissez déjà, mais nous n’insisterons jamais assez sur l’importance de l’autorité des Conseils d’Administration, l’augmentation nécessaire des émoluments horaires des prestataires ou encore sur la nécessité d’une reconnaissance formelle pour la PAW, qui porte les revendications de 107 ALE et de milliers de prestataires, mais aussi de travailleurs titres-services.

Pour le reste, les différentes présentations du Cabinet de la Ministre ou encore du représentant du comité de gestion du Forem, appelé à remplacer Mme Vanbockestal au pied levé, ont parfois fait bondir nos représentants de leur chaise.

“Les Germanophones ont bien bossé”…

Commençons par le discours de Mme Marchal. Consensuel au possible dans les grandes lignes, il a aussi amené son flot d’inepties et d’incohérences, notamment au moment d’argumenter sur le maintien à 4,1€ du “salaire” horaire des prestataires, alors que nos amis germanophones sont passés à 6€ depuis le 1er janvier 2023. En substance, la Wallonie ne peut pas augmenter car le budget est parti chez Edenred pour le persuader… d’honorer le contrat qui courait jusqu’en fin 2022, puis vers Sodexo, qui était le seul sous-missionnaire pour le marché des chèques et qui, sans une rallonge pour implémenter le chèque électronique, serait sorti des négociations. Et de conclure d’un lunaire “les Germanophones ont bien travaillé sur ce coup-là”…

Le chèque électronique, venons-y, justement. Il est loin de faire l’unanimité au sein des ALE. Il faut dire que quand on voit toutes les maladies de jeunesse du chèque papier made in Sodexo, ce bouleversement a de quoi faire peur. Mais la Ministre, via sa représentante rassure… en argumentant que le chèque électronique ne trouvera pas son public-cible auprès des utilisateurs et que le nombre de prestataires qui en recevra sera marginal. Nous verrons à l’autopsie si l’avenir lui donne raison, mais il est interpellant d’entendre un tel discours. Questionnée par nos soins sur la situation de fracture numérique vécue par nombre de nos prestataires, Mme Marchal s’est là par contre montrée très claire. Les Agents Forem ont une mission de service public et il leur appartiendra d’aider les prestataires à encoder leurs heures payées au moyen de chèques électroniques. Nous leur souhaitons déjà bon courage.

Le chèque électronique fera son apparition sur le marché le 1er juillet 2023

Et l’avis du Forem, dans tout ça? Le membre du comité de gestion appelé à prendre la parole, sur base des notes envoyées à la sauvette par Mme Vanbockestal, a livré un discours plat. Oui, le Forem est conscient de la pénurie. Oui, il acquiesce qu’une revalorisation des prestations, un élargissement des conditions d’accès et d’autres leviers suggérés par la PAW pourraient résoudre ce problème. Et c’est à peu près tout. Pas folichon, surtout quand on sait qu’une partie du discours a été pompée sur des notes envoyées par… la PAW ou certains de ses membres les plus proactifs.

Abrogation future de la limite d’heures mensuelle

Dans tout ce micmac, le Cabinet de la Ministre a tout de même promis certaines avancées, à défaut d’une réforme. Ainsi, il est pratiquement acquis que la limite mensuelle va être abrogée. Une bonne nouvelle, suivie d’une mauvaise puisqu’il a été fait état d’une disparition prochaine du chèque non-nominatif. Une annonce qui étonne la PAW, d’autant plus que l’existence d’un chèque non-nominatif est inscrite dans le décret qui gère la mesure ALE…


Venons-en aux résultats du sondage à proprement parler, puisque c’était là le sujet de la matinée. Finalement, ce sondage est devenu bien anecdotique au regard des échanges évoqués plus haut.

Le nombre de répondants pour l’ensemble de la Wallonie, 365, nous semble d’ailleurs bien trop bas pour considérer que ce sondage est significatif. Mais dans les grandes lignes, pas de surprise: la motivation principale des prestataires se trouve dans le complément financier, et parfois dans un besoin de se sentir utile.

Si vous n’avez pas encore eu accès aux résultats complets de ce sondage, nous nous ferons un plaisir de vous les envoyer sur simple demande à info@plateformedesalewallonnes.be

En conclusion

A la PAW, nous voulons rester positifs. Nous retiendrons donc avant tout que nos revendications rencontrent celles de la CSC, mais surtout que la Plateforme s’est fait une petite place sur l’échiquier. Madame Marchal l’a confirmé, annonçant que “le Cabinet était très attentif aux nombreux courriers reçus de la part de la Plateforme”. Allez, c’est déjà ça.

Michaël Houwaert, coordinateur